Université OCP - LAAYOUNE
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Maitrise d’ouvrage - OCP
(Office Chérifiens des Phosphates)
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Surface - 25 ha
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Montant travaux - 50 M Dirhams
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Equipe - GROUPE 3
(Skander AMINE et Omar TIJANI)
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Etudes - 2015
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Réalisation -
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Crédit photo -
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Le territoire du vent
Le territoire de Laayoune, balayé par le vent dominant nord est, se trouve proche d'un pli synclinal. Ces derniers sont composés de schistes et de grès, datant du Dévonien. Au niveau de l'alimentation en eau d’irrigation, la ville de Laayoune a depuis toujours été approvisionné par un système de khettara. Ces khettaras apportent l'eau provenant d'un massif montagneux situé à environ sept kilomètres au nord du village.
Laminé par le vent, le désert a vu apparaître une forme spécifique de dune caractéristique de ce territoire. Ces dunes en forme d'un croissant allongé dans le sens du vent, naissent là où l'apport de sable est faible et sous des vents unidirectionnels. Appelées les Barkhanes, elles singularisent fortement le site de Laayoune.
L’aménagement propose alors de se protéger du vent par les plantations. Une « barkhane construite» constituée par les bâtiments, implantée au nord est, protège une partie du site tandis que des plantations brise vent sont installées sur l’ensemble du site.
Une steppe désertique océanique – des lignes végétales contre le vent
Le site se trouve dans la zone de la flore présaharienne et saharienne constituant un élément floristique d'importance dans la région. Les semi-déserts présahariens et les steppes rocailleuses composées de Convolvulus trabutianus Schweinf. et Muschl. Et Hammada scoparia (Pomel) se trouvent principalement dans les chaînes sédimentaires du sud de l'Anti-Atlas et les bassins intercalés. Hammada scoparia à lui seul domine les pédiments et les sols argileux. Les espèces annuelles moins dominantes et les espèces géophytes n'apparaissent qu'au printemps. Inférieur à 1 000 m d'altitude, la végétation des oueds est dominée par des arbres (par exemple Acacia raddiana Savi, A. ehrenbergiana Hayne, Maerua crassifolia Forssk.) et des herbes vivaces (par exemple, Panicum turgidum Forssk., Pennisetum dichotomum Delile) d'origine Sahélienne.
Afin de limiter la consommation en eau et de favoriser l’implantation des espèces, l’ensemble de la palette végétale est choisie dans le vocabulaire du milieu, la steppe océanique.
La strate arborée se compose essentiellement de Tamarix (Tamarix africana, Tamarix aphylla) sur les placettes et dans les patios tandis que des Filao (Casuarina equisetifolia) composent les brise-vents.
La strate arbustive reprend les espèces locales, telles que Tamarix amplexicaule, Atriplex halimus, Teucrium chardonianum, Euphorbia balsanifera, Pistacia lentiscus. Espèces dont la couleur naturelle, vert gris, est adaptée aux conditions d’ensoleillement maximum : système de protection solaire, la couleur vert gris sert à limiter l’emmagasinement de chaleur dans les tissus de ces plantes. Cette couleur est caractéristique des plantes de ce milieu. Un mélange arbustif compose des haies taillées en « lame » qui ponctuent les cheminements.
La strate couvre sol est mise en exergue sous forme de nappe de graminées recouvrant les interstices entre allées et bâtiments. Elle se compose de Pennisetum dichotomum, Panicum turgidum, Cynodon dactylon, Aristida purgens,…
Le minéral en continuité des matières originelles
Réalisés en béton d’agrégats locaux, les cheminements s’installent en continuité de matière et de couleur avec le sol et les socles de bâtiments. Leur finition lisse leur confère un caractère de pisé, tout en permettant un entretien aisé et en garantissant une pérennité à ce sol très fréquenté.
Des inserts de pierre naturelle trame l’ensemble des sols en donnant la direction majeure du site.
Cette trame minérale accompagne les lames végétales et se dé densifie de l’entrée vers la zone hébergement, laissant apparaître un gradient de végétation de plus en plus important.
De la ville au parc, l’université joue de son implantation en passant du minéral au végétal.
Afin de rendre perméable visuellement le lycée sur le futur parc, un saut du loup s’installe le long de la limite du parc. Protection physique contre les effractions, cette clôture disparaît totalement sous un tapis de graminées. Ainsi la vue reste dégagée de l’université vers le parc.
Bénéficiant d’un ensoleillement important, l’éclairage pourra être assuré par des candélabres alimentés par des panneaux solaires situés sur les toitures des bâtiments.