Festival des jardins éphémères - CHAUMONT SUR LOIRE
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Maitrise d’ouvrage - DOMAINE DE CHAUMONT SUR LOIRE
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Surface - 200 m2
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Montant travaux - 10 000 Euros
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Equipe - PONCEAU Christophe / PONCIN Pascale
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Etudes - 2002 / 2003
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Réalisation - 2002 / 2003
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Crédit photo - Marie COMBES et Patrick RENAUD
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Monde perdu, monde rêvé…
Eden ou enfer, jardin platonique ou jardin pornographique, labyrinthe ludique ou paravent voyeur, chacun en décidera suivant son humeur…
Qui sait, l’entrée en est masquée, un voile d’eau écarte la vue au regard trop furtif que les haies périphériques finissent d’écarter.
Qui déjoue cette première épreuve, s’enfonce dans les entrailles d’eau, des rideaux de perles suintantes s’égouttent du tunnel végétal, elles diluent le regard, irisent les sens. Vous les écartez langoureusement afin de vous frayer un chemin.
Le sas ruisselant est le passage initiatique et obligé pour accéder à cet univers onirique.
Une fine brumisation s’engouffre dans les dessous, la moiteur s’accentue, une brise soudaine découvre une percée.
La lumière se fait plus douce, vous êtes au cœur de la forêt-labyrinthe. Une résille drape l’espace, des troncs (ou « cônes de jouissance ») parsèment un sous-bois humide. Les pieds s’y engagent, les yeux s’y perdent, on contourne les fougères et les herbes folles tout en s’approchant des troncs en osiers.
Les premiers sont étroits, on s’y engouffre, le regard est capté par le ciel, un filet de lumière jaillit du bout. La sensation est égoiste.
Surpris par une averse, vous vous précipitez dans un cône plus vaste ou vous attend un partenaire de jeu.
Le calme retrouvé vous explorez les troncs les plus éloignés, magnifiques, tendus vers les cieux. Déjà des visiteurs y sont blottis, vous les rejoignez, une pluie fine vous empêche à nouveau de vous échapper. Vous faites connaissance alors que la rencontre semblait improbable…
(le festival de Chaumont sur Loire offre une approche ludique et moins académique du paysage. Vice et versa avait été conçu dans le cadre du thème de l’érotisme. Le projet était organisé autour de partis pris qui s’affranchissaient de ce sujet classique. Là ou souvent la structure architecturale éclipse l’élément végétal, il a été décidé de l’utiliser pour mettre en scène les mauvaises herbes, vagabondes, traditionnellement exclues du jardin. Manifeste en faveur de la fonction écologique des mauvaises herbes, les associations végétales devaient aussi offrir un échantillon botanique destiné à inciter le visiteur à ouvrir le portillon de leur jardin aux ombelles et autres prêles. Dans le même temps, Vice et Versa est une réalisation dont la conception se situe aux antipodes du jardin ornement, qui trop souvent fait du visiteur un spectateur passif. Au contraire, il devient l’épicentre du jardin : par ses mouvements, ses jeux et ses rires, le visiteur est le véritable créateur de l’espace.)