Le territoire du vent

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Le territoire de Laayoune, balayé par le vent dominant nord est, se trouve proche d'un pli synclinal, reconnaissable par les affleurements rocheux qui entourent le village. Ces derniers sont composés de schistes et de grès, datant du Dévonien. La « palmeraie » de Laayoune se trouve sur un substrat de limons gypseux. Cette palmeraie est située dans une dépression entourée d'un côté par un plateau désertique (recouvert de pierres) et de l'autre côté par un des affleurements rocheux datant du Dévonien. Au niveau de l'alimentation en eau d’irrigation, le village a depuis toujours été approvisionné par un système de khettara. Ces khettaras apportent l'eau provenant d'un massif montagneux situé à environ sept kilomètres au nord du village.

 

Un champ de dunes, le parc des barkhanes

 

Laminé par le vent, le désert a vu apparaître une forme spécifique de dune caractéristique de ce territoire. Ces dunes en forme d'un croissant allongé dans le sens du vent, naissent là où l'apport de sable est faible et sous des vents unidirectionnels. Appelées les Barkhanes, elles singularisent fortement le site de Laayoune.

 

Quand la direction du vent est quasiment constante les dunes barkhanes conservent les mêmes dimensions au cours du temps. Typiquement une barkhane mesure entre 10 et 100 m de long, de même concernant sa largeur. Sa hauteur se situe entre 1 et 10 m. Il existe une longueur caractéristique dans le mécanisme de migration des dunes tel que l'on n'observe pas de dunes de dimension inférieur à celle ci. Le rapport entre leurs dimensions (largeur et hauteur, hauteur et longueur) est totalement indépendant des variations en intensité du vent. 

L’aménagement propose alors de reprendre ce principe de barkhane afin de se protéger du vent et de stabiliser les plantations. Une « barkhane construite» constituée par les bâtiments gymnase, implantée au nord est, protège une partie du site dont les piscines et les jardins à l’arrière au sud, tandis que d’autres moyens de protection sont installés sous forme de mur-piège à sable en partie nord, terrain de sports en creux et plantations brise vent sur l’ensemble du site.

 

Une steppe désertique océanique

 

Afin de limiter la consommation en eau et de favoriser l’implantation des espèces, l’ensemble de la palette végétale est choisie dans le vocabulaire du milieu, la steppe océanique. 

 

La strate arborée se compose essentiellement de Tamarix (Tamarix africana, Tamarix aphylla) accompagnés par quelques Filao (Casuarina equisetifolia) et Acacia (Acacia raddiana, Acacia ehrenbergiana). En complément des arbres et pour signaler certains lieux importants, quelques Washingtonia filifera sont installés, sur l’esplanade d’entrée, à proximité du club house et du foyer. Ils indiquent un gradient de protection au vent plus élevé et mettent en valeur les lieux d’installation en terrasse.

 

La strate arbustive reprend les espèces locales, telles que Tamarix amplexicaule, Atriplex halimus, Teucrium chardonianum, Euphorbia balsanifera, Pistacia lentiscus. Espèces dont la couleur naturelle, vert gris, est adaptées aux conditions d’ensoleillement maximum : système de protection solaire, la couleur vert gris sert à limiter l’emmagasinement de chaleur dans les tissus de ces plantes. Cette couleur est caractéristique des plantes de ce milieu.

 

La strate couvre sol est mise en exergue sous forme de nappe de graminées recouvrant les barkhanes et les interstices entre allées et bâtiments. Elle se compose de Pennisetum dichotomum, Panicum turgidum, Cynodon dactylon, Aristida purgens,…

 

Un parc lisible depuis la nationale – une limite transparente

 

Implanté le long de la nationale, le parking constitue le sas d’entrée au parc. Située en partie sud, cette limite (à l’inverse du mur piège à sable au nord) se propose de s’effacer visuellement afin de permettre de larges perspectives vers le parc depuis l’avenue. Un saut du loup est aménagé entre le parking et le parc, servant à la fois à effacer la limite physique de la clôture dans une masse végétale, mais aussi servant de bassin de rétention pour la récupération des eaux pluviales du site.

Ce saut du loup est constiué par un muret de soutènement de 1m côté parc, accompagné par un grillage de 2m anti intrusion, tandis que côté parking une simple pente est mise en œuvre. L’ensemble est totalement planté d’arbustes masquant à la fois le grillage, le muret et la différence de niveau. Depuis le trottoir de l’avenue, la vue est totalement libérée vers l’intérieur du parc, permettant ainsi à tout passant de sentir la présence du parc dans la ville. 

 

Les jardins de barkhanes 

 

Ponctuant le site, des jardins à thème s’installent en différents points tout en gardant une unité de traitement (barkhanes plantées de graminées). 

 

Le jardin central (Jardin des Dunes), sur la grande prairie steppe le long de l’esplanade, regroupe une barkhane belvédère, une barkhane inversée (l’amphithéâtre extérieur) et des barkhanes cadrant les vues et protégeant des vues directes vers les piscines depuis l’entrée. Ce jardin se « prolonge » dans le bassin de loisir, traité avec des « barkhanes » minérales formant des îles au milieu du plan d’eau.

 

Le jardin des miroirs (Jardin des Mirages), à droite de l’esplanade d’entrée, est dédié aux enfants. Un labyrinthe de barkhanes et un jeu de miroirs pivotant au vent rendent ludique cette espace de jeu. Quelques jeux, type toboggan sur dune et demi sphère en inox (dune en inox) complètent l’offre d’amusement pour les plus jeunes.

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Le jardin des vents (Jardin d’Eole), à l’arrière du club house, met en scène l’action du vent et crée un espace d’accueil entre le parking arrière et le restaurant. Quelques éoliennes ponctuent les dunes, dans un même vocabulaire structurel que les antennes télécom. Ces éoliennes complèteront l’offre en énergie renouvelable pour l’alimentation des bâtiments.

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Les cheminements –  des « plaques rocheuses »  posées sur le sol originel 

 

Réalisés en béton d’agrégats locaux, ces cheminements s’installent en continuité de matière et de couleur avec le sol et les socles de bâtiments. Leur finition en lissé imprimé leur confère un caractère de pisé, tout en permettant un entretien aisé et en garantissant une pérennité à ce sol très fréquenté.

Bénéficiant de la présence du vent et d’un ensoleillement important, l’éclairage pourra être assuré par des candélabres éoliens ou solaires sur les circulations principales du site.