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Parking du Grand Théâtre - RABAT

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Maitrise d’ouvrage - AGENCE DU BOUREGREG

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Surface - 1 ha

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Montant travaux -  50 M Dirhams

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EquipeGROUPE 3 (Skander AMINE et Omar TIJANI)

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Etudes - 2016

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Réalisation

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Crédit photo - 

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Génèse – le niveau de l’eau 

C'est ici que tout a commencé, au bord du Bouregreg. C'est donc à cet oued que Rabat et Salé doivent leur naissance, il y a plus de vingt siècles. Les Rbatis ne connaissent guère plus de lui que ses cinq derniers kilomètres, et beaucoup ignorent désormais qu'il prend sa source dans le Moyen Atlas. Depuis la création d'un barrage juste au dessus de Rabat, en 1974, l'ardeur de ses eaux souvent tumultueuses a été bien tempérée. La partie centrale de la vallée se situe sur des terrains alluviaux qui sont fréquemment submergés lors de périodes de pluie. 


Le nouveau quartier du théâtre a donc été réhaussé de quelques mètres afin de mettre à l’abri des innondations les futurs bâtiments. La nappe phréatique se retrouve donc à environ 4m du nouveau niveau de référence du quartier et permet ainsi d’installer un parking « sous-terrain » d’un seul niveau au dessus de la nappe. 

Le projet est de « remettre à jour » l’humidité du terrain en installant une flore de milieu humide dans les aménagements. Ainsi Rhubarbe du Brésil (Gunnera), Pétasite géante et autres Astilboide s’imiscent, sous la place -plaque dans les talus, afin de faire glisser la végétation jusqu’au « sous sol ». Les douves-talus se recouvrent alors d’une masse luxuriante et rafraichissante, masquant les véhicules depuis le niveau de référence tout en filtrant délicatement la lumière vers le parking. Ces espèces, choisies pour leur gigantisme et leur feuillage surdimensionné (certaines feuilles pourront atteindre 3m d’envergure), sont des habituées des berges de lac et de rivière des milieux tropicaux. 

Ce « sous sol » n’est alors plus ressenti comme un lieu sous le terrain mais comme un rez de jardin couvert d’une toiture. L’éclairage et la ventilation naturels contribuent à un meilleur confort dans l’utilisation de ce parking tout en limitant les frais de gestion et en le rendant plus « écologique ». L’ensemble des circulations est rejeté sur la périphérie de l’ouvrage, les emmarchements et l’ascenseur sont intégrés dans la douve-talus, permettant ainsi de laisser libre la place-plaque de tout édicule perturbateur. Ces circulations permettent aussi un accès plus direct et naturel vers le théâtre ou vers le parc.

Un parking et une place flottante

Les douves-talus donne la sensation de décollement de la plaque-place. Les deux grandes longueurs sont constituées par les talus tandis que la plaque-place se raccorde au terrain de référence sur les deux petits côtés. L’impression de monter sur une place flottante est alors magistrale. Les poteaux étant en léger retrait et invisible depuis les façades principales et la dalle voyant son bord affiné par un porte à faux effilé,  tout concoure à faire léviter la place. Dans le même esprit, le garde corps de la place se promène à bonne distance du bord afin de le faire disparaître au maximum.

 

Le calepinage en béton de la plaque reprend le dessin des caissons triangulaires de la structure. Quelques bacs triangulaires de différentes dimensions (70x70cm et 210x210cm) accueillent des plantes dans le même vocabulaire que les talus dans un dessin en « archipel » marquant des densités variables de végétation sur la place. Les densités les plus fortes sont disposées aux endroits que l’on veut rendre plus intimes tandis qu’une densité faible s’installe au niveau des axes de circulation principaux. 

 

Une strate arborée composée de différentes essences de Palmiers nobles ponctue la place tout en marquant les directions vers le théâtre et le parc. 

 

Le mobilier (banc, corbeille, éclairage) reprend le vocabulaire de triangle du calepinage. Les bancs et « tabourets » sont composés de modules de 70x70cm en béton préfabriqué tandis que les éclairages rasants sont intégrés dans des modules triangulaires de faible hauteur (70-90cm) ou dans les modules de banc (45cm). Des éclairages complémentaires, masqués dans la végétation, illuminent les stipes et les couronnes des Palmiers.

Un béton irisant, transparent – une matière aqueuse

Afin d’anoblir le béton des dalles préfabriquées triangulaires de la place, nous proposons d’installer deux qualités de finition de ces plaques. En effet, en ponctuant la trame par des inserts de plaques polies en surface tandis que la majorité sera en béton bouchardé, le sol joue alors avec la lumière, produisant une vibration à l’image des irisations ondulées des vagues sur le fleuve. La sensation de se promener sur une nappe aqueuse est renforcée par les inserts triangulaires en verre qui éclairent le parking et qui produisent aussi des reflets d’une seconde nature.

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