Parc du chemin de l'ile - NANTERRE
____________________________________
Maitrise d’ouvrage - DIRECTION DES PARCS ET JARDINS
____________________________________
Surface - 14 ha
____________________________________
Montant travaux - 10 M Euros
____________________________________
Equipe - ACANTHE (Gilles CLEMENT et Guillaume GEOFFROY-DECHAUME) / CHEMETOV Paul
____________________________________
Etudes - 2000 / 2002
____________________________________
Réalisation - 2002 / 2006
____________________________________
Crédit photo -
____________________________________
Prolonger l’axe projeté par Le Nôtre du Louvres à St Germain et ouvrir la ville sur le fleuve, concilier les échelles, réunir, associer ce qui est aujourd’hui juxtaposé sont les objectifs urbains essentiels de ce parc. L’aménagement de ce lieu étiré entre des franges disparates, violemment sectionné de routes et de viaducs, de pylônes et de souffleries qui dispersent l’air vicié sur toute l’étendue du terrain ne peut se résumer au traitement du regard, à l’ornementation pour adoucir les angles.
Ce lieu s’annonce inévitablement comme le cœur d’un futur et dense tissu urbain et l’enjeu majeur du parc est bien la constitution d’un cadre de vie. Le parc doit alors proposer une alliance de la ville et de la nature où celle-ci n’est pas réduite à une verdure récréative ou décorative, mais est considérée comme système biologique en interaction positive et harmonieuse avec la ville.
Considérer la nature comme une alliée et non comme une invitée, telle est la voie choisie pour établir un projet où la part esthétique vient alors en résolution et non en prémisses. Ainsi des jardins d’hélophytes purifient les eaux, des jardins de tourbe traitent l’air usé des rejets des autoroutes, des promenades au sein de milieux reconstitués conjuguent valeur naturelle et capacité d’accueil du public. C’est pourquoi le parc se présente avant tout comme une formidable machine biologique, machine de vie pour requalifier la ville.
L’inscription du paysage de la Seine se fait parallèlement à son cours dans l’épaisseur du parc, symbolisant une énergie de reconquête naturelle, se diffusant sur la totalité du site et définissant souplement une diversité d’espaces et de vues. Le vocabulaire emprunte ici aux formations végétales rivulaires : cordons boisés, buissonnants ou herbacés, plages, prairies, etc. et représente dans le parc une expression de nature issue du fleuve.
Diffracté, fragmenté au passage des structures transverses, s’appuyant sur le terrain plutôt que sur une géométrie abstraite, le tracé de l’axe dans le parc indique une tension entre la Seine et l’Arche et en organise la continuité visuelle et spatiale. Le vocabulaire propre à l’axe représente l’interprétation d’un vocabulaire issu de l’art classique des jardins : mail, bordure, promenoir, qui désigne le versant urbain et historique du parc.
Ces deux formes paysagères contrastées, et qui d’ordinaire s’excluent mutuellement, ici se rencontrent et s’interpénètrent, désignant ainsi l’identité du parc associée aux deux référents majeurs du site, l’un historique et l’autre géographique : la Seine et le grand axe.