Gare ONCF Casaport - CASABLANCA
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Maitrise d’ouvrage - ONCF (Office National des Chemins de Fer)
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Surface - 2 ha
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Montant travaux - 20M Dirhams
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Equipe - GROUPE 3 (Skander AMINE et Omar TIJANI) / AREP
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Etudes - 2011 / 2012
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Réalisation - 2012 / 2014
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Crédit photo - Baptiste DE VILLE D’AVRAY
Les fragments de nature
Le parvis de la gare est situé à l’extrémité du boulevard Houphouet Boigny (ex. 4e zouave), en entrée sur le port. Il s’installe en bordure du premier boulevard casablancais, dessiné par JCN Forestier et réalisé en 1922 afin de relier magistralement le port (l’entrée principale sur la ville) à la place de France.
Les alignements de palmiers (Phoenix canariensis) du boulevard sont prolongés ainsi que son gabarit de trottoir et de rambla centrale. Le parvis d’entrée sur le hall de gare laisse quant à lui place à une présence végétale au sol plus forte par la mise en place d’un jardin en pente. Il s’agit ici de mettre en valeur les différentes composantes botaniques originelles du territoire de Casablanca.
Bien qu’installé au bord de l’océan atlantique, le territoire de Casablanca bénéficie encore d’une influence du climat méditerranéen. Steppe (milieu composé essentiellement d’herbacées), mattoral (garrigue, milieu composé d’herbacées et d’arbustes) et forêt sclérophylle (forêt sèche, milieu composé d’herbacées, d’arbustes et d’arbres) constituent ses écosystèmes originels. A l'image d'un grand cabinet de curiosité ouvert à des milliers de visiteurs, l’intervention paysagère permet de montrer ces différents milieux par la mise en place d’un vaste tapis reprenant des fragments de cette nature originelle. La strate herbacée de chaque écosystème est mise en exergue sous forme de carrés de plantation composés de différentes espèces sélectionnées dans chaque milieu, il s’agit de sculpter une masse végétale à partir d’un dessin extrêmement précis. Les plans montrent une dimension extrêmement technicienne de cette composition qui aboutit à un résultat naturaliste. Le très grand artifice utilisé ici procure l’illusion d’un milieu vivant, riche et complexe.
Cette composition miniaturisée d’un milieu vivant relève véritablement d’une approche paysagère et d’un travail sur la matière végétale. La qualité du résultat, fruit d’une connaissance scientifique alliée à une recherche plastique, tient à la cohérence du milieu obtenu. En aucune manière, il ne s’agit ici de l’avatar d’un jardin botanique conçu dans un but didactique mais plutôt d’une démonstration plastique de la qualité des végétaux endémiques et économes dans la composition d’un jardin sur le territoire de Casablanca.
Fragment de nature, ce jardin est le manifeste d’une pensée économe à reproduire sur les parcs et jardins urbains.