Ecole Molière - CASABLANCA
_____________________________________
Maitrise d’ouvrage - AEFE
(Agence de l’Enseignement Français
à l’Etranger)
_____________________________________
Surface - 0,5 ha
_____________________________________
Montant travaux - 5 M Dirhams
_____________________________________
Equipe - GROUPE 3
(Skander AMINE et Omar TIJANI)
_____________________________________
Etudes - 2011
_____________________________________
Réalisation - 2012
_____________________________________
Crédit photo -
_____________________________________
Une école dans le parc
La mémoire d’un site et des anciens tracés de la ville – l’ancienne rue Isabe
L’ancienne rue Isabey traversait la cour actuelle de l’école pour déboucher sur le mail Mohammed Abdou et donner un cadrage végétal à l’ensemble de la rue. Le projet propose de reprendre cet ancien tracé pour le parvis d’entrée aux écoles. L’entrée principale (côté Mohammed Abdou) est accompagnée d’une placette desservant à la fois les écoles et l’IFC et permettant l’attente des parents à la sortie des classes grâce aux nombreux bancs qui les accueillent confortablement. Le sol remet à jour les pavés existants sous l’enrobé de l’ancienne voie et se prolonge en pavés de récupération sur l’emprise du parvis, formant un large espace de distribution des différentes écoles et une cour complémentaire utilisable par l’ensemble des élèves. Cet espace d’entrée voit ses trottoirs plantés de Palmiers des Canaries (Phoenix canariensis), espèce emblématique des grands boulevards casablancais et des principaux lieux institutionnels. Ils sont en continuité végétale avec les Palmiers de Canaries formant les deux alignements centraux du mail Mohammed Abdou qui termine le grand axe du parc de la Ligue Arabe. Dans le même esprit de continuité des typologies végétales de Casablanca, un alignement de Ficus (Ficus nitida) est créé le long de la rue Toufail, à distance respectable de l’axe de la voie, pour éviter tout désordre avec la canalisation du ruisseau Oued Bouskoura. Ces Ficus s’installent pour former la façade de l’école (cet alignement existe au démarrage de la rue côté Abdou) et préfigurent le gabarit à terme de cette voie.
Un parcellaire virtuelle – des cours séparées par entités
De part et d’autre du parvis, recréant virtuellement le parcellaire ancien, l’école se sectionne en deux entités distinctes et en cours séparées permettant une meilleure surveillance des élèves de primaire, élémentaire et maternelle. Ces cours sont traitées suivant un calepinage de sol en continuité du traitement de l’IFC, un sol composé de lames de bordures de béton de 10 cm avec un remplissage en stabilisé. Ce sol se délite afin de laisser la végétation prendre plus d’importance sur ces surfaces minérales et permet de modifier la lecture primaire de ces grandes surfaces rectangulaires. L’espace se découvre et se lit progressivement sans apparaître comme une grande surface minérale morne. La végétation réapparaît en périmètre de cour et permet de faire émerger quelques grands arbres d’ombrage. Ces arbres en cœur de cour forment aussi un écran visuel depuis les classes sur les terrains de sport bruyants.
Un bosquet en bout du parc de la Ligue Arabe – un équipement du parc
Une forêt de Pins d’Alep (Pinus halepensis), essence originelle de la forêt primaire marocaine, se réinstalle dans les cours, formant un ombrage confortable pour les élèves, tout en prolongeant le traitement végétal de l’IFC. Cette végétation dense associée à celle du jardin de l’IFC, recréé un bosquet de Pins, en écho à ceux du quartier Palmier et de la partie sud du parc de la Ligue Arabe. Nous sommes alors à la fois dans la ville et encore dans le parc de la Ligue Arabe, prolongeant ainsi l’esprit initial d’accueil d’équipements publics dédiés aux sports, à la culture et à l’enseignement du parc.
Une végétation locale pour un aménagement économe – un exemple pédagogique de jardin « sec »
La végétation se compose d’essences locales, adaptées au climat et peu consommatrice en eau. La forêt de Pins est accompagnée d’une strate arbustive méditerranéenne homogène nécessitant peu d’arrosage et d’entretien. Elle permet de limiter les surfaces en gazon et vivaces fort consommateurs en eau (un massif arbustif nécessite deux fois moins d’eau qu’un gazon à surface égale). Seule subsiste une strate de vivaces dans le jardin pédagogique. Le réseau d’arrosage est limité à un goutte à goutte économe et servant essentiellement à l’installation des plantes sur les deux premières années de vie du jardin. Cet arrosage automatique pourra ensuite baisser en intensité jusqu’à devenir sporadique.
Une zone de compostage des déchets verts pourra mettre en scène pédagogiquement la réutilisation des déchets de tailles des arbustes et de déchets organiques de la cantine dans un processus de fabrication de compost pour l’enrichissement des sols du jardin. Cette politique de gestion mettra en valeur la volonté de ne plus « perdre » cette matière première en la faisant évacuer du site.
Le jardin pédagogique, situé en entrée d’école pour être visible tous les jours par les élèves, mettra en exergue ses techniques agroécologiques de compostage et de traitement naturel des maladies des plantes, en accueillant des plantes alimentaires, médicinales et aromatiques. Ce jardin situé en continuité du jardin de la cafétéria de l’IFC pourrait donner lieu à terme à un réel échange sur le thème de la gastronomie entre le gestionnaire du restaurant de l’IFC et les enseignants de l’école. De plus sa position permet d’augmenter visuellement la profondeur du jardin depuis l’IFC et aussi depuis l’école par ce lieu ne recevant des élèves qu’en dehors des horaires de repas.