Jardin Georges Delaselle - ILE DE BATZ
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Maitrise d’ouvrage - CONSERVATOIRE DU LITTORAL
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Surface - 5 ha
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Montant travaux - 3 M Dirhams
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Equipe - ACANTHE (Gilles CLEMENT et Guillaume GEOFFROY-DECHAUME)
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Etudes - 2000 / 2001
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Réalisation - 2001 / 2002
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Crédit photo -
Etat des lieux
Le jardin Georges Delaselle sur l'île de Batz présentait un patrimoine arboré vieillissant et avait souffert de la tempête du 26 décembre 1999. De nombreux arbres avaient été abattus par la tempête, générant des espaces plus ouverts et une plus grande pénétration de la lumière. Mais au-delà de ces modifications brutales dans la structure du jardin auxquelles il convenait de réagir, les effets de la tempête ont amené à s'interroger également sur l'évolution à plus long terme de ce jardin.
Le jardin a comme particularité originelle de montrer des arbres aux différences d'âge marquées entre nouvelles plantations et plantations plus anciennes, le projet cherche ainsi à établir un plan de renouvellement des plantations permettant de favoriser ce principe issu de l'histoire du jardin.
A la différence d'un jardin formel dont la cohérence est exprimée dans le plan et que l'on peut donc maintenir ou reconstituer membre à membre en suivant celui-ci, le jardin Delaselle présente en effet une structure complexe où les plantations exotiques, identitaires du jardin, les plantations de protection, la topographie et l'orientation des vues, interagissent pour former ensemble la matière du jardin. Ces éléments d'identité et de structure représentent le cadre réel du jardin, ils forment également le cadre conceptuel dans lequel peut être envisagé son évolution.
En terme d'espèces végétales à planter, le climat et la nature des sols de l'Île de Batz en limite fortement le choix : on trouvera pour ce qui est de la strate arborée des cyprès de Lambert, des cyprès de Monterey, des pins noirs.
Projet
Les transformations apportées au jardin ont pour rôle d'en renforcer la structure existante afin de la rendre plus claire et plus lisible dans un but de meilleure lecture du paysage que le jardin met en scène.
L'entrée en pointe nord du jardin avec le bâtiment d'accueil s'accompagne d'une haie qui l'isole du sentier du littoral.
L'espace technique placé à proximité de l'accès au jardin est dissimulé en rive de frange épaisse et en contact efficace avec la serre.
La serre, quant à elle, est intégrée au bâtiment d'accueil contre sa façade Est, à la place des réserves de la cuisine. Sa forme simple et en continuité avec l'architecture permettra d'abriter des arbres d'assez haute taille. Elle est constituée d'une partie à but d'expérimentation et d'une seconde ouverte au public. La surface réduite de la serre risque pourtant de poser des problèmes de dimension des espaces et pourraient imposer des horaires de visite plutôt qu'une stricte division de ceux-ci.
A l'Est, le principe consiste à travailler la frange étroite en limite de jardin afin de protéger la palmeraie et la prairie des Cordylines, des vents froids d'hiver du nord-est.
A l'Ouest, le caractère de frange épaisse due aux boisements est renforcé par des plantations arbustives dans les clairières, afin d'en rendre plus dense la strate inférieure. Les végétaux doivent résister aux vents et, si possible, conserver un feuillage en hiver. Cette frange abrite dans son épaisseur le jardin des cactées et succulentes ainsi que des clairières dans lesquelles des jardins à thèmes à caractère géographiques pourront être proposés de manière libre. Des thématiques aussi variées qu'un jardin aux plantes d'origines australes, un jardin de bulbes ou un jardin de plantes au feuillage gris peuvent être envisagés.
Le belvédère voit sa vue vers l'Ouest dégagée en supprimant les arbres qui la gêne. des végétaux bas sont plantés entre le belvédère et la mer, tandis qu'un dossier végétal est disposé en arc de cercle Nord-Est-Sud.
Au centre du jardin, l'appui de la perspective Nord-sud a été réalisé sur son flan Est par la plantation d'une haie densifiant linéairement l'arrière de la ligne de palmiers.
Pour ce qui est des ajouts apportés au jardin -localisés principalement au sud-, ils consistent en la plantation d'un jardin d'ombre en lieu et place de l'aire technique qui est déplacée à côté du bâtiment d'accueil, libérant cette partie de jardin de toute emprise technique pouvant nuire à ses qualités paysagères.
Un second aménagement constituant un socle à la vue sur la mer vers Roscof, consiste à réaliser une terrasse avec saut de loup au Sud afin d'asseoir ce paysage. La terrasse peut être éventuellement élaborée à partir des déblais du dragage du chenal afin d'en réduire le coût, et recevoir une végétation florifère de lande.
Un renforcement des plantations en terrasses achève de compléter la remise en forme de la frange Sud du jardin. Il semble nécessaire de renforcer le caractère jardiné et exotique de la collection de cactées et succulentes tout en conservant ses qualités visuelles d'ouverture sur la mer. Un travail en terrasses peut être envisagé ainsi que des plantations soigneusement disposées sur les talus générés par celles-ci. Il s'agit là de reconduire le principe de mise en oeuvre du jardin existant sur presque toute la surface du terrain en descendant par paliers ; les paliers et enterrassements participent au cheminement général.
La sculpture du Livre du Temps est déplacée pour s'installer dans l'angle nord de ce terrain de façon à dégager toute la vue vers le mer.