Centre d'entrainement Hippique - BOUSKOURA
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Maitrise d’ouvrage - SOREC
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Surface - 90 ha
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Montant travaux - 100 M Dirhams
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Equipe - GROUPE 3
(Skander AMINE et Omar TIJANI)
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Etudes - 2013
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Realisation -
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Crédit photo -
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Un domaine forestier
Le centre est situé au sud de Casablanca à proximité de l’autoroute de Marrakech, il s’insère dans la future « ville verte » de Bouskoura en bordure de forêt. Espace de production de bois totalement artificiel, la forêt de Bouskoura a été plantée à partir de 1947 suivant des trames de rideaux pare-feu périphériques d’Eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis et Eucalyptus gomphocephala), protégeant des parties centrales plantées de Pins (Pinus halepensis/ Pin d’Alep et Pinus pinaster/Pin maritime). Ce premier boisement de la périphérie de Casablanca s’étend aujourd’hui sur 3000 hectares et constitue le maillon le plus important de la future ceinture verte du Grand Casablanca. Il a vocation à devenir le parc périurbain le plus important du territoire qui accueillera les principaux équipements sportifs et de loisirs.
Le projet se propose de transformer le centre hippique de 90 hectares en un domaine forestier qui prolonge la forêt en cours de formation par une nappe végétale dense composée essentiellement de Pins (Pins d’Alep et Pins maritimes). L’ensemble du site est rendu homogène par un boisement unitaire qui reprend les trames de plantation de la forêt voisine, créant ainsi une continuité avec l’existant. L’allée forestière de la forêt Ouest est prolongée visuellement à l’intérieur du site, tandis que les proportions de parquets (ensemble de bosquets) sont préservées et définissent les lignes de pare-feu du centre.
Des clairières habitées
Taillées dans la masse boisée, des clairières sont créées et prennent les fonctions de parvis d’entrée, bâtiments, manèges, carrières, piste, paddocks… Elles constituent des pôles d’équipements distincts, séparables ou interconnectables à volonté, et permettent ainsi une grande flexibilité dans l’évolution future du centre. Les clairières peuvent librement s’agrandir afin d’accompagner les extensions de bâtiments dans la trame proposée. De dimensions variables, elles se singularisent par un traitement différencié de leurs lisières et de leurs sols.
Ces évidements constituent la première épaisseur lisible, les plaques-sols accompagnant les différents bâtiments déterminent la seconde, une strate arbustive, taillée à 1m de haut et offrant de l’intimité à chaque lieu, une troisième. Le jeu de décalage permanent de ses trois couches (clairière, sol, arbuste) de l’une à l’autre, apporte une grande diversité des ambiances souhaitées pour chaque activité.
Un vocabulaire forestier
Les allées forestières
Les véhicules restant au bord du site sur des poches de stationnement, les parcours intérieurs sont essentiellement piéton et équestre. Réalisés en béton couleur calcaire sur les plaques recevant les bâtiments, ces cheminements s’installent en continuité de matière avec la terre et la géologie du site, et donnent l’impression de plaque de pierre. La différence entre sol et béton se fait ainsi plus ténue et donne la sensation que leur existence a précédé l’installation des bâtiments, tels de vieux chemins forestiers devenus allées innervant le site. Ces plaques de béton sont accompagnées en continuité de couleur et de matière par un stabilisé pour les cheminements principaux (voie carrossable et cheminement piéton). Les allées équestres sont réalisées en terre battue. L’ensemble reste très perméable et permet lors des épisodes pluvieux de faire percoler sur site les eaux vers la nappe phréatique.
Les pare feux
Installés dans la continuité de la trame forestière existante, des pare feux structurent en bande de 200m le site. Ces pare feux, large de 30m, permettent une liaison visuelle entre la forêt et le nouveau boisement du centre. Ils sont ponctués d’alignements de Cyprès (Cupressus sempervirens) retranscrivant les brises vents des champs de culture agricoles et forestiers. Ces alignements accompagnent dans un même vocabulaire de lame verticale, les bâtiments implantés sur le site, tels que la grande pergola longeant le manège couvert. Ils structurent l’espace en jouant en opposition des bosquets avec la verticale (la nappe de bois reste à une hauteur de 15m tandis que les Cyprès signalent les différents lieux par leur hauteur de 25m)
La sylviculture paysagère
L’objectif d’une sylviculture paysagère est de pouvoir réaliser des travaux de sylviculture et d’accueil du public tout en préservant un paysage forestier ambiant de qualité. Dans l’imaginaire de chacun, la forêt reste un milieu naturel, stable, offrant une grande permanence des paysages. Seul le rythme des saisons est associé aux évolutions des ambiances avec l’apparition de végétaux en sous-étage hors saison sèche.
La sylviculture paysagère permet ici la régénération immédiate de certains espaces clés, micro bosquet, lisière de clairière, en plantant immédiatement des arbres forestiers haute-tige et des plantations de sujets plus jeunes à l’intérieur des bosquets afin de limiter le coût de réalisation. La structure générale du boisement sera ainsi constitué rapidement et lisible immédiatement dès l’ouverture du centre.
Les essences locales, naturelles et à grande longévité sont privilégiées, pour développer des peuplements attractifs pour le public : gros et vieux arbres, ombrage des houppiers.
On développe la diversité des ambiances à diverses échelles :
- en variant la taille des parquets mono-spécifiques
- en favorisant le développement d’un sous-étage en présence d’une unique essence
- en mélangeant 2 ou 3 essences dans certains parquets (Pinus, Grevillea, Melaleuca)
- en déclinant le principe des 3 tiers à l’échelle de la forêt et de certaines parcelles (un tiers d’essence à croissance rapide, un tiers d’essence à croissance moyenne, un tiers d’essence à croissance lente)
Les fossés de délimitation
Afin de limiter l’accès physique à la forêt-centre par les voitures et autres véhicules, un fossé de délimitation (incluant un grillage) est prévu. Il limite la pénétration des camions déchargeant parfois des remblais et autres déchets salissant et polluant le site. Cette délimitation s’inscrit sur les contours du centre situés au contact des routes, le reste du périmètre recevant uniquement un grillage simple.