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"Casablanca côté parcs"

​

par Bertrand Houin et Mathilde Blondeau

 

In : "Casablanca courts-circuits" (*)

Au début du XXe siècle, l'oued Bouskoura longeait le rempart de la médina pour se jeter devant le Marabout de Sidi Belyout, divisant naturellement Casablanca en deux parties dissymétriques. C’est sur son tracé qu’Henri Prost, l’architecte en charge des plans d’urbanisme, se base pour proposer l’extension de la ville à l’est de l’oued, sur le terrain rocheux ; et la création d’une cité-jardin,  dite la ville fertile,  à l’ouest de l’oued, sur la terre arable. L’architecte conçoit alors un système de places et de parcs reliant les deux secteurs : la rambla* du 4e Zouave, rattachant le port à la place de France (actuelle place des Nations-Unies) et constituant l’entrée de la ville depuis la mer ; l’avenue Hassan II avec ses larges galeries, connectant la place de France à la place administrative (actuelle place Mohammed V) ; puis le parc Lyautey (actuel parc de la Ligue arabe), pépinière jouxtant la place administrative. Ainsi composée, l’entrée de la ville faisait écho à celle de Nancy, ville natale du général Lyautey devenue référence incontournable dans la construction de Casablanca.

 

Les expérimentations de Casablanca 

A son arrivé en 1913, Henri Prost est fortement imprégné des recherches et réflexions  que lui-même et ses collègues architectes, urbanistes et paysagers mènent depuis le début du siècle sur l’aménagement et le développement des villes, à travers le Musée social*. Ainsi, il a pour objectif d’expérimenter à Casablanca, toutes les recommandations formulées par la Section d’hygiène urbaine et rurale de ce dernier, notamment la mise en place d’un « système de parcs » et la mise en réseau de l’ensemble des espaces publics de la ville.

 

Le réseau radial

Conçus progressivement à partir de 1915, les espaces publics  s’organisent en un chapelet de places et de parcs le long du tracé de l’oued Bouskoura. Afin d’anticiper l’évolution du tissu urbain, Henri Prost intègre à son plan d’aménagement la création du parc Lyautey aux abords de la place administrative, l’aménagement du parc hospitalier en liaison directe avec le boulevard circulaire (actuel boulevard Zerktouni), la réalisation du square Murdoch relié au lycée Lyautey, et l’établissement du parc de l’Ermitage, pépinière située à la périphérie du tissu urbain existant. Ces éléments constituent alors les prémices d’un système de parcs voué à se développer et à suivre l’évolution de la ville.

 

Parcs et places

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Arsat Zerktouni (ex jardin public, 1908-1910, 2ha) 

Réalisé sous le capitaine Dessigny, directeur des services urbains.

En arabe, le terme « arsat » désigne un jardin composé d’un potager et d’arbres fruitiers. C’était en effet le cas de cet espace vert de l’ancienne médina à l’époque de sa conception, en 1910. Aménagé entre le port et les habitations, ce coin de verdure emblématique de la médina, témoigne de l’histoire et de l’évolution du quartier. Lui-même a subi de nombreuses transformations au fil des années, à l’image de la ville, en perpétuelle mutation. Réhabilité dans les années 30, il devient le lieu favori des militaires qui viennent y faire leur pause dominicale. Puis, dans les années 1970, il est baptisé Zerktouni, en hommage au plus célèbre des indépendantistes casablancais. Dans les années 90, il est de nouveau remis à neuf, avec l’installation d’éléments typiquement mauresques.

Plus d’un siècle après sa conception, cet espace vert a conservé sa forme et sa fonction, malgré de multiples modifications, et reste un lieu apprécié par les habitants de la médina. 

Une dizaine d’années plus tard, en 2005, il devient le terrain d’interventions artistiques dans le cadre du festival de Casablanca. Les installations ne quitteront le jardin qu’en 2012, au moment de sa dernière transformation : le sol est rehaussé, une volée de marches permettant désormais l’accès en hauteur. 

Du jardin à l’anglaise ne persiste plus de nos jours que les beaux sujets de Ficus elastica.

 

Jardin de la Maison de l’Union Marocaine des Travailleurs (ex Jardin de la Résidence Générale) (1912, 0.5h)

Rue Al-Bahriya 

Bâtie au cœur de la Médina, la première résidence générale de Casablanca est entourée d’un parc arboré, planté de palmiers des Canaries (Phoenix canariensis) au début du siècle dernier. A l’image de l’édifice, dont le plan a été remanié à plusieurs reprises, le jardin a lui aussi beaucoup évolué, ses dimensions variant au fil du temps. Rénové en 2016, il adopte aujourd’hui une composition à la française, avec ses chambres de verdures* et son boulingrin*, qui mettent en valeur les palmiers existants. Les parterres de fleurs plantés devant la façade latérale retranscrivent le dessin d’origine, tandis que la palette végétale choisie apporte une touche contemporaine. Devant la façade principale, le jardin, légèrement en pente et complété d’un boulingrin*, offre une nouvelle perspective sur le bâtiment.

Le pourtour planté de haies intimise l’espace, et l’utilisation d’anciens pavés de grès pour couvrir les sols lui confère une certaine élégance. 

 

Le boulevard Houphouët Boigny (ex boulevard du 4e Zouave, 1922-2014, 38m de large, 600m de long) 

 « Regardez cette rue, c’est l’axe de ma ville. Elle ira droit à la mer. Je veux que les passagers débarquent en pleine vie… », disait Hubert Lyautey en1925.

Réalisé en 1922 pour la visite du président Millerand, le boulevard avait été dessiné dès 1913 par Henri Prost. Artère principale reliant le port à la ville, il sera surnommé la « Canebière » en référence à la célèbre avenue marseillaise construite de 1666 à 1928 sur 30m de large et 1km de long. 

Large de 38m, avec un terre plein en son centre, l’axe rappelle également la fameuse « Rambla »* de Barcelone qui relie le port à la place de Catalogne, et qui s’est elle aussi installée sur le tracé d’une rivière. 

Lancée en 1922, la construction du boulevard ne s’achèvera réellement qu’en 2014, avec la réalisation du dernier tronçon devant la nouvelle gare Casa Port.  Conçu comme un élément majeur de la ville, le boulevard Houphouët Boigny était à l’origine le seul axe reliant le port au centre urbain. 

Un quadruple alignement de palmiers (Phoenix canariensis) lui confère une allure magistrale, participant à la mise en scène de l’entrée dans la ville. Promenade incontournable de la capitale économique, des études pour la rendre piétonne sont actuellement en cours. 

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La place des Nations Unies (ex place de France, 1920-2012, 435x90m, 4ha) 

Imaginée comme le cœur commercial et le nœud de communication du réseau des transports, la place de France n’est autre que la place de grève* de la ville. En 1908, elle accueillait déjà les abattoirs de la ville, avant que le premier marché et la gare routière ne s’installent sur son esplanade au début des années dix. Conçue comme le « sas » d’entrée de la ville, elle est en quelque sorte le vestibule de la place administrative, celle-ci étant considérée comme le salon de la cité. 

Plantée dès son origine de Ficus (Ficus benjamina), afin de rendre confortable l’attente des voyageurs grâce à un jeu d’ombrage, la place est remodelée en 2012 pour accueillir la première ligne de tramway. C’est ainsi que des alignements de palmiers Phoenix canariensis viennent embellir le site, parallèlement à la rénovation des sols, qui consiste en une savante alternance de béton et d’anciens pavés tapissant initialement la place et l’ensemble de la voirie casablancaise.

Par ailleurs, dans une volonté de dynamisation des espaces publics, la place des Nations-Unies est régulièrement le théâtre d’événements culturels, improvisés ou institutionnels.

 

La place Mohammed V (ex place administrative, ou Grand’Place), 1914-2014, 3.8ha) 

Avenue Hassan II 

Esquissé par Prost en 1914, repris par Joseph Marrast en 1920 (voir page XXX), le dessin de la place Administrative, autour de laquelle ont été érigés les principaux édifices publics, s’inspire largement de celui de la place Stanislas à Nancy, en témoignent l’agencement des édifices et leur implantation, ainsi que les esplanades plantées de Ficus. De même, le Palais Royal à Paris a considérablement influencé sa conception, comme le démontrent l’utilisation des galeries, la mise à distance des façades par des alignements d’arbres, l’imbrication du carré et du rectangle dans la composition de l’espace, et la volonté d’en faire un lieu vivant avec l’installation de cafés et des restaurants à proximité.

En 1925, alors qu’il fait visiter le centre-ville  , Hubert Lyautey présente la place administrative en ces termes : « tout ça, c’était des camps…ici je voulais faire quelque chose comme le jardin du Palais Royal… une place fleurie, encadrée de longs bâtiments symétriques… » 

 

Le parc de la Ligue Arabe (ex parc central et parc Lyautey, 1916-1919, 35ha) 

Boulevard Moulay Youssef 

Dessiné en 1915 par Albert Laprade, l’architecte adjoint d’Henri Prost, le parc central est le premier espace vert conçu à Casablanca. Fortement inspiré du parc de la Pépinière à Nancy, il relie lui aussi deux secteurs de la ville blanche (la ville dense et la cité jardin), et son aménagement est  à la fois d’inspiration française et anglaise. Avec ses haies taillées à faible hauteur, la vue est traversante, créant un effet de profondeur et procurant aux promeneurs une sensation d’immersion dans la nature, accentuée par les arbres à grand développement plantés sur son pourtour. Plongé dans une bulle de verdure, l’usager reste néanmoins connecté à la ville.

Outre le parc de la Pépinière à Nancy, le jardin du Luxembourg à Paris a également été une référence pour la conception du parc de la Ligue arabe. En effet, les emprunts y sont nombreux, notamment : le dessin des Quinconces et le prolongement sous forme de parkway, accentuant la perspective au sud.

Déformé et réduit par l’implantation anarchique d’équipements « squatteurs », le parc est délaissé pendant de nombreuses, se détériorant considérablement. Grâce à un projet de réaménagement initié par la Ville en 2015, il recouvre enfin son plan et ses dimensions d’origine. Le dessin d’Albert Laprade, utilisé comme base de travail, donne lieu à la revalorisation de son allée centrale, et des anciennes fontaines. Les alignements de palmiers et de ficus (Washingtonia robusta, Phoenix canariensis et Ficus benjamina) sont enrichis de nouveaux sujets. L’installation d’un vaste bassin rond renforce l’effet de profondeur tandis que des équipements sportifs et des jeux investissent la périphérie.

Site le plus arboré de la ville, le parc compte aujourd’hui quatre-mille-cent-soixante arbres, dont quatre-cent-dix Palmiers, mille-neuf-cent Ficus et deux-cents-cinquante Phoenix, centenaires pour la plupart.

 

Le parc des hôpitaux (1920, 50ha)

6 Rue Lahssen Elaarjoun

Séparé du boulevard Zerktouni par le square de l’Abbé-de-l’Epée, le quartier des hôpitaux a été pensé comme un vaste parc, à la fois réserve foncière pour les futures extensions des services médicaux, en fonction de la croissance démographique, et jardin de remise en forme des malades. Le parc, qui  abritait à l’origine quelques pavillons disséminés dans un écrin végétal, se voit aujourd’hui largement envahi d’extensions et de parkings laissant peu de place au promeneur. Seule subsiste une grande clairière centrale, jardin d’agrément faisant aussi office d’héliport. 

Régulé à la française, le plan masse initial est encore lisible sur les deux parcelles d’hôpitaux.  Quant au square de l’Abbé-de-l’Epée il a lui aussi vu sa surface réduire de moitié.

 

Le jardin Isesco, (ex jardin Murdoch) (1916,4ha)

Boulevard Victor Hugo, quartier Habous

Au début des années 1920, la construction d’un lotissement est entreprise au cœur du quartier Mers Sultan, le long de l’avenue principale. Destiné à accueillir de nouveaux habitants, ce dernier est doté des équipements nécessaires à la vie quotidienne et au bien-être, en témoignent l’inauguration du premier lycée Lyautey (actuel lycée Mohammed-V) en 1921, et le rachat par la municipalité d’un terrain situé à proximité de l’établissement la même année pour en faire un espace vert : le jardin Murdoch. Conçu « à l’anglaise », le parc était initialement composé d’une allée centrale divisant le site en deux parties. Au fil du temps, des infrastructures s’y implantent, modifiant l’aménagement d’origine. Ainsi, un kiosque est édifié en son centre, une piste cyclable dédiée aux enfants est créée au nord, et une villa associative est construite dans la partie nord-est. Laissés à l’abandon pendant plusieurs années, le jardin et ses équipements se dégradent considérablement, jusqu’à tomber en ruines. Réaménagé en 2007, le site est replanté, et les sujets d’origine valorisés. Bordée de Ficus et de Palmiers des Canaries, l’allée centrale a recouvré sa splendeur d’antan.

 

Le parc de l’Ermitage (ex jardin d’horticulture, 1918,18ha)

Angle boulevard Modibo Keita et allée de l’Aude 

Conçu à l’origine comme une réserve foncière et une pépinière destinée à alimenter la ville de Casablanca en arbres d’alignements, le parc a vu son utilisation s’accroître avec la densification des quartiers environnants. Inscrit au rang des grands parcs urbains de Casablanca projetés par Jean Claude Nicolas Forestier, intégrés au plan d’aménagement par Henri Prost et conçus par Albert Laprade dans les années 1920, le parc de l’Ermitage a été réaménagé en 2009 à l’initiative de la  Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement. Reconverti en parc d’agrément, il change de fonction mais retrouve sa forme originelle. Le tracé initial a été réinterprété de manière contemporaine : les entrées sont remises en valeur, les circulations fluidifiées, le parc jouant ainsi pleinement son rôle de nœud de circulation douce au centre de la ville, en reliant les différents quartiers qui l’enserrent.On y retrouve les espèces végétales emblématiques de la ville, structurant les différents espaces du parc et formant une continuité avec les avenues arborées de la cité.  Reprenant un motif récurent à Casablanca, des mails* de Ficus sont plantés le long des voies jouxtant le parc,  conférant à ces dernières un rôle de promenade, et  favorisant l’installation de différentes activités. Le mail* constitue également le front d’implantation des nouveaux bâtiments programmés au sein du site : salle d’exposition, ateliers d’enfants, local associatif. Désormais à vocation pédagogique, le jardin d’horticulture est transformé en jardin botanique destiné à l’acclimatation de nouvelles espèces.

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La forêt de Bouskoura (1947, 3000 ha)

Ville nouvelle de Bouskoura 

Située à 10 km du centre-ville, couvrant une surface de près de 3000 hectares, la forêt de Bouskoura est le plus grand espace vert de Casablanca.

Elu lieu de retraite dominicale dès le début du 20e siècle par la population, qui y possédait des jardins potagers dont l’aménagement avait été rendu possible par la présence de l’oued Bouskoura ; c’est en 1947 que le site est planté d’une forêt d’Eucalyptus et de Pins. Véritable projet d’expérimentation et de production pour les Eaux et Forêts, ce poumon vert joue aujourd’hui un important rôle dans la lutte contre la désertification. Plantés sur l’ensemble du périmètre, les Eucalyptus protègent des incendies,  tandis que les Pins, essence noble à la croissance lente, sont implantés au centre de la masse boisée, ayant une vocation plus esthétique. Très prisée des Casablancais ayant soif de nature, la forêt accueille chaque week-end de nombreuses familles venues pique-niquerou se promener. Des événements sportifs tels que la course des « 15 km de Bouskoura »y ont également lieu chaque année. Ainsi, un projet d’aménagement est en cours de réalisation et de nombreux équipements sportifs s’installent à la lisière. La capitale économique se développant à toute allure, une extension de la forêt de Bouskoura est prévue dans lenouveau plan d’aménagement, ainsi envisagée comme une véritable ceinture verte.

 

Essences

A la demande du résident général, Jean Claude Nicolas Forestier établit un rapport sur l’aménagement des villes au Maroc, répertoriant entre autres les espèces à utiliser et cultiver sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, cette palette végétale préconisée pour les aménagements urbains dans les années 1910, a peu évoluée,  et est encore présente dans toutes les pépinières du Royaume.

Le Ficus, très prisé pour sa résistance à la pollution, sa facilité d’entretien, sa croissance rapide et son ombrant feuillage, est majoritaire dans les alignements d’arbres ornant les grandes artères, et très présent dans les allées de parcs. Originaire d’Indochine, il a été importé au Maroc via le réseau des colonies françaises au début du siècle dernier, après avoir été acclimaté au reste du Maghreb. Essence noble, dont la présence s’étend sur tout le pourtour méditerranéen, le Phoenix canariensis (Palmier des Canaries) est généralement implanté sur les terre-pleins centraux des avenues mais aussi sur les trottoirs des principaux axes de la ville. Ainsi, on le retrouve sur le boulevard Houphouët Boigny, sur l’artère centrale du parc de la Ligue Arabe, sur le boulevard Rachidi, sur la place administrative et dans la plupart des jardins  publics. 

Les Palmiers du Mexique (Washingtonia robusta) et de Californie (Washingtonia filifera), acclimatés depuis des siècles en Europe par les Espagnols, viennent quant à eux compléter les alignements d’arbres des rues principales du quartier Mers Sultan, de l’allée centrale du parc de la Ligue Arabe, du boulevard de Londres, du boulevard Moulay Youssef et des aménagements de la ligne 1 du tramway.

 

Jean Claude Nicolas Forestier

Diplômé de polytechnique et de l'École forestière de Nancy, Jean Claude Nicolas Forestier (1861 -1930) a consacré sa vie à l’étude des modes de transformation de la ville, et ce en tant que conservateur des Promenades et plantations de la Ville de Paris de 1887 à 1927. On lui doit, entre autres, la première piste cyclable (1890), la préservation et l'aménagement du parc et des jardins de Bagatelle (1904), ainsi que l'ouverture d'avenues-promenades, telle l'avenue de Breteuil (1898). Paysagiste de renommée internationale, il est également à l’origine de la création du parc Maria Luisa à SéviIle, des jardins de Montjuich et du Tibidabo à Barcelone, et de l’élaboration de projets d'embellissement à La Havane, Buenos Aires, Lisbonne, Bilbao, Marrakech, Meknès, Fès, Rabat, et enfin Casablanca, où il dessine le plan du jardin du sultan en 1916. Son concept est le suivant : créer des systèmes de parcs à l’image de promenades urbaines, où chaque espace vert constitue une halte pour le promeneur. Pensé pour encourager la marche, ce projet s’inspire des théories hygiénistes qui placent l’activité physique de plein air au cœur du bien-être. Grand théoricien prônant le dialogue entre tradition et modernité, Jean Claude Nicolas Forestier participe aux réflexions menées par le Musée social ou la Société française des urbanistes, et publie son ouvrage de référence, Grandes villes et systèmes de parcs, en 1908.

 

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

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  • Pour l’aménagement du parc de la Ligue Arabe, Jean Claude Nicolas Forestier a fait venir des essences d’Espagne, d’Algérie, de Tunisie et d’Indochine.

  • Originaire d’Espagne, le Palmier des Canaries, ou « Phoenix canariensis » a la particularité de pousser très lentement. En effet, il ne grandit que de 10 à 15 cm par an, ce qui en fait un sujet pour lequel la patience est de rigueur ! Ainsi,  les arbres plantés à Casablanca ne faisaient pas plus de 80cm lors de leur mise en terre. Il aura donc fallu attendre près de 80 ans pour les voir à taille adulte tels que nous les voyons actuellement.S

  • Suite aux expérimentations casablancaises, Forestier travaille à un système de parc régional, puis réalise avec Léon Azéma le parc de la Cité Universitaire (1923, 34ha) et la restauration de celui du château de Sceaux (1925, 181ha), premiers éléments de son projet d'aménagement du sud de l'agglomération parisienne.

 

 

GLOSSAIRE

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  • Boulingrin : ornement végétal consistant en un parterre gazonné en creux, parfois entouré d'une bordure, se prêtant à l’origine au jeu de boules anglais, le bowling green.

  • Chambre de verdure : espace vert délimité par une haie afin de créer une atmosphère confinée

  • Mail : allée ou promenade anciennement réservée au jeu de mail (Pall Mall en Angleterre), pratiqué en France dès le Moyen-âge et qui s’apparente au golf

  • Musée social : fondé à Paris en 1894, cette institution dédiée à la recherche s’organisait en plusieurs services, dont un consacré à l’urbanisme et à l’habitat. Il est à l’origine de la création des premières lois qui régissent ce domaine, et de la notion d’habitat social.

  • Rambla : avenue plantée au-dessus d’un cours d’eau souterrain, dont le nom vient de l’arabe ramla qui signifie sable

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Casablanca courts-circuits, c’est les mille et une histoires de Casablanca, de cette ville qui se dévoile avec pudeur quand tant d’autres se livrent sans détours. C’est une vision panoramique de la métropole que l’on ne peut aimer sans haine, que l’on ne peut quitter sans y revenir, encore et encore. Un livre qui rend hommage aux lieux, aux hommes, aux événements. Qui donne à découvrir ce que l’on croit connaître, qui raconte sans tout dire, qui guide sans baliser. C’est aussi l’histoire d’une rencontre, la nôtre. D’une passion commune et acharnée pour ce territoire improbable. Un regard multiple, acéré, franc, émerveillé. Un regard que nous espérons contagieux. »

Guide de tourisme culturel consacré à la ville blanche, Casablanca courts-circuits a pour vocation de favoriser le développement du tourisme local, de contribuer au développement d’un sentiment de fierté citoyenne, d’inclure les grands principes du tourisme du XXIe siècle que sont l’accessibilité, la démarche inclusive et la connectivité, de favoriser le développement durable par la valorisation du patrimoine, des espaces verts, des pratiques sportives et des modes de transports « doux », et de promouvoir la créativité casablancaise.

L’ouvrage s’adresse tout aussi bien aux habitants de la région Casablanca-Settat, aux femmes et hommes d’affaires marocains et étrangers, aux touristes nationaux et internationaux, aux croisiéristes, qu’aux agences de voyages.

 

Les auteures et leurs alliés

Fortes de leurs expériences respectives dans les domaines du tourisme, du patrimoine et plus largement de la culture, Mathilde Blondeau (Casablancaise d’adoption) et Kenza Joundy Ouazzani (native de la ville blanche) se sont rencontrées autour de projets dédiés à la richesse architecturale de Casablanca.

Animées par une passion commune pour cette ville, désireuses de la transmettre et de la cultiver, elles ont fait le choix d’associer leurs compétences et leurs envies pour la publication d’un guide. Ainsi est né Casablanca courts-circuits, un livre généreux et insolite, territoire de rencontres, à l’image de l’équipe spécialement constituée pour l’occasion. Casablancais convaincus ou éphémères, créatifs, intrépides et bouillonnants, chacun a apporté une précieuse contribution à ce vaste chantier.

Parmi eux, Aïcha El Beloui, architecte de formation, graphiste et illustratrice de métier, qui a réalisé la conception graphique de cet ouvrage ; Youssef Ouechen dit « Joseph » et Fayssal Zaoui, deux talentueux photographes casablancais qui se sont dédiés à la couverture photographique du guide ; Abdellah Hassak, figure incontournable de l’électro casablancaise, qui a créé des extraits sonores de la ville, spécialement pour Casablanca courts-circuits ; Bertrand Houin, architecte-paysagiste qui est le co-auteur du parcours Casablanca côté parcs ; Sandro DuFO, dessinateur basé à Lyon, qui signe ici des illustrations inédites, et enfin Michel Kneubühler, auteur ou coordonnateur de nombreux livres, notre précieux conseiller et relecteur.

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